Lorsque l’on est médium, nous avons forcément un rapport à la mort différent. Étant sûr de part notre expérience qu’il y a une vie après la mort physique, nous n’en sommes pas pour autant moins affectés lorsque nous devons faire face à un deuil. La perte physique d’un être cher est toujours un déchirement, un grand vide impossible à combler, même en sentant la présence de l’esprit de la personne et / ou en communiquant avec.
Notre condition humaine est faite pour interagir sur le plan physique. Nous avons besoin de toucher, de sentir, de voir. Mais notre médiumnité nous permet cependant d’être moins démuni face au deuil. Elle nous permet de sentir l’esprit concerné, de savoir comment il vit sa « nouvelle » existence, et même de communiquer avec lui. C’est une chance inestimable de pouvoir vivre cet « après la mort » et de ne pas perdre de façon totale le contact avec l’être que nous aimons tant.
Nous sommes donc partagé entre notre besoin de présence physique et notre capacité à communiquer sur un autre plan. Cette position n’est pas toujours facile à gérer dans la mesure où nous pouvons ressentir de la culpabilité face à notre tristesse (sachant que l’esprit ne veut pas nous voir pleurer et être malheureux), ou encore au manque que l’on ressent, alors que l’esprit, lui, est heureux de cette libération et de sa nouvelle condition.
Nous pouvons aussi avoir envie que cet esprit reste à nos côtés, sur le plan de la matière, comme il l’aurait fait s’il était encore incarné. Et là encore on se sent coupable, car on sait pertinemment que l’esprit, une fois libéré, doit mettre à profit son séjour dans ce que l’on nomme l’astral, pour se reposer, constater ce qu’il a appris durant son incarnation et se détacher de la matière. Il faut accepter qu’il ne soit plus là en permanence et qu’il nous rende seulement visite de temps en temps. Cela demande de mettre de côté notre égo pour faire preuve de générosité, alors même que nous souffrons terriblement. Pas toujours facile à faire malheureusement, cela demande souvent de lutter contre des sentiments qui sont finalement très humains.
Parfois nous pouvons aussi ressentir que ça ne se passe pas bien pour l’esprit, qu’il ne comprend pas ce qu’il lui arrive, ou encore qu’il reste attaché à la matière, comme s’il était toujours incarné. Ce n’est pas une situation facile à gérer alors que nous sommes en plein deuil. Là encore, il faut savoir mettre nos sentiments de côté pendant un temps, aussi difficile que ça puisse être, pour faire preuve de générosité et aider l’esprit à s’adapter à sa nouvelle condition, et à poursuivre son chemin, ce qui inclue de se détacher un peu de nous, même si au plus profond de nous même on aimerait pouvoir le garder à nos côtés.
Parallèlement à notre vie de médium, nous devons aussi veiller à prendre soin de nous afin de traverser cette période de deuil le mieux possible. Il nous faut du temps, de la douceur, le soutien de nos proches. Il nous faut aussi nous changer les idées, bien que ce soit probablement plus dur pour un médium dans la mesure où il continue d’avoir un contact avec l’esprit du défunt.
Si je peux donner un conseil à ceux qui vivraient cette situation difficile, c’est de vous concentrer sur le beau. Si l’esprit va bien et est épanoui, gardez le en tête. Prenez aussi du temps pour vous remémorer tous les bons moments passés avec cette personne et quelle chance vous avez eu de les vivre à ses côtés. Rappelez-vous tous ces petits traits de caractères que vous aimiez tant, ses manies, ses mimiques…Tout ce qui faisait de cette personne quelqu’un d’unique à vos yeux. Parlez-en avec vos amis, confiez-vous, et soyez clément envers vous même.
Votre condition de médium ne vous enlève pas vos sentiments humains. Vous avez le droit d’être triste, même si l’esprit du défunt est en paix. Vous avez le droit de ressentir un manque physique, même si vous communiquez avec lui. Cette part quelque peu égoïste qui veut garder cette personne près de vous a le droit d’exister. Vous n’êtes pas qu’un médium, vous êtes incarné, et il faut accepter les émotions humaines que vous vivez. Transcendez les, tirez en un apprentissage. Faites de cette période difficile quelque chose dont vous ressortirez grandi.